A la demande de l’UICB et de ses adhérents, le CODIFAB a financé la rédaction d’un guide pratique, par Pouget Consultants et le bureau d’études Bastide Bondoux, destiné aux constructeurs de logements collectifs et maisons individuelles, pour aider les constructeurs à maximiser le confort d’été dans leurs réalisations.
Avec le réchauffement climatique, le confort d’été est devenu un enjeu majeur à prendre en compte dans la conception des bâtiments. La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) intègre le confort d’été par le biais de deux indicateurs : les Degrés-Heures (DH) et les besoins de froid (Bbio froid).
La structure à faible inertie des constructions bois implique l’obligation d’une grande maîtrise du confort d’été. En effet, l’inertie d’un bâtiment joue un rôle essentiel pour contrôler le confort en période estivale : plus l’inertie du bâtiment est « lourde », meilleure sera la gestion du confort en été, ce qui se traduira par de bons résultats pour les deux indicateurs, DH et Bbio froid.
Ce guide a pour but de proposer des solutions constructives ou des équipements qui permettent de maîtriser le confort d’été et de respecter les exigences de la RE2020 dans les bâtiments résidentiels à faible inertie.
Quels sont les leviers d’améliorations bioclimatiques permettant d’améliorer le confort d’été en RE2020 ?
La conception des bâtiments doit permettre de limiter les apports solaires en été et l’inconfort des usagers. De nombreux leviers bioclimatiques sont valorisables en RE2020 : inertie du bâtiment, logements traversants, baies (orientation, surface et inclinaison), occultations perméables, gestion automatique des occultations, brasseurs d’air, géocooling, rafraîchissement adiabatique, puits climatique, etc.
Toutes ces améliorations sont plus ou moins efficaces et sont détaillées dans la partie 2, puis les parties 4 et 5 avec des cas d’applications.
Comment calculer et améliorer l’inertie d’un bâtiment en construction bois en RE2020 ?
Trois méthodes de détermination de l’inertie existent en RE2020 : forfaitaire, par points et détaillée. La méthode forfaitaire est rapide et facile à utiliser, mais défavorable dans certains cas pour les constructions bois. La méthode détaillée est très précise et permet d’évaluer finement toutes les optimisations, mais elle est complexe à utiliser. Le bon compromis peut être d’utiliser la méthode par points, facilement applicable et permettant de valoriser quelques améliorations de l’inertie: chape fluide, BA13 en faux plafond, brique plâtrière en cloisons séparatives, etc.
Avec l’augmentation du Bbio froid pour les constructions bois, comment respecter le Bbio ?
Les constructions bois ayant une faible inertie, le Bbio froid peut augmenter fortement dans certaines zones climatiques (zones H2d et H3). Néanmoins, les projets en structure bois sont généralement bien isolés, avec des ponts thermiques mieux traités que dans des autres constructions. Ainsi, les besoins de chauffage restent faibles, ce qui permet de compenser l’augmentation des besoins de froid. Dans la majorité des cas, les constructions bois n’ont donc pas de difficulté à respecter le Bbio max RE2020.
Comment assurer le respect de l’exigence sur les DH dans les constructions en bois pour les bâtiments résidentiels collectifs ?
Les projets en construction bois respectent facilement le seuil DH de la RE2020. En zone H3, le seuil DH peut être difficile à respecter. Plusieurs cas de figure se présentent :
- Projet situé en zone de bruit faible : il faudra prévoir 1 à 2 leviers d’améliorations passives.
- Projet situé en zone de bruit forte :
-En bâtiment climatisé, le seuil DH est fortement rehaussé et les projets respectent de justesse le seuil ou le dépassent légèrement. Néanmoins, peu de leviers d’améliorations passives sont disponibles pour diminuer les DH.
-En bâtiment non climatisé, il est très compliqué de respecter le seuil DH. Il faut que tous les logements soient traversants ou mettre en oeuvre des solutions passives comme du géocooling ou du rafraîchissement adiabatique.
Comment assurer le respect de l’exigence sur les DH dans les constructions en bois pour les maisons individuelles ?
Les conclusions relatives aux maisons sont semblables à celles des logements collectifs, à une exception près : la zone H2d présente des contraintes équivalentes à celle de la zone H3.